mardi 31 janvier 2012

Est-ce que le RCD veut jouer la carte de Béji Caid Essebsi??


Durant  cette période on ne parle que de Béji Caid Essebsi et de son fameux communiqué. On parle de BCE en tant que le seul sauveur de la Tunisie, il va sauver le pays en nous donnant des leçons de liberté et surtout celle de la liberté de l’expression qui la considère comme la pierre angulaire de toutes les libertés. Les médias et l’opposition ont apprécié l’initiative de BCE tout en oubliant que ce dernier était pendant 9 mois le premier ministre de la république tunisienne.

Le retour de BCE mais surtout les réactions positives de la part de la majorité des partis politiques, de la société civile et une partie  du peuple m’ont poussé à poser la question suivante comment un dictateur et un homme de répression comme BCE peut sauver un pays après une révolution de la liberté et de la dignité ? Ma surprise suite à ces réactions positives m’a incité à établir le bilan du gouvernement de BCE à plusieurs niveaux.

Le passé de notre futur sauveur en termes des libertés ne peut que confirmer que ce monsieur est loin d’être le défenseur de nos libertés. En effet, Samir Feriani  a été arrêté suite à la publication des articles où il a dénoncé la destruction de l’archive du ministère de l’intérieur, toutes les manifestations anti-gouvernement  ont été sauvagement réprimées, les journalistes qui couvraient la répression policière ont été tabassé ajoutant que le gouvernement de BCE a essayé de poursuivre en justice le juge Farhat Rajhi suite à des déclarations où il a averti sur l’importance du rôle politique joué par kamel Ltaeif l’ancien ami de Ben Ali.

Sur le plan sécuritaire le bilan est aussi négatif pourtant notre cher BCE a voulu imposé la notion du « prestige de l’Etat ». La période de son gouvernance est marquée par l'instauration des couvre-feux dans la majorité des régions tunisiennes avec des prolongations successives de l’état d’urgence, de plus les routes ont été coupée quotidiennement par des sittineurs et les actes violentes des « salafistes » sont nombreuses  comme celle  constatée devant le cinéma Afric’Art.

Quant à la coupure avec le  régime de Ben Ali BCE n’a pas hésité à la nomination de Hbib Essid à la tête du ministère de l’intérieur. Sans oublier la nomination  des personnes impliquées dans la mort des martyrs de la révolution notamment les martyrs de kasserine et Thala à des postes de responsabilité. Je ne pense pas que le peuple et les partis politiques qui ont apprécié l’initiative de BCE ont oublié comment Saida Agrebi a pu quitter le pays sous prétexte que le ministère de la justice avait une charge de travail énorme. De ce fait, la lenteur des procès, la libération et la fuite des symboles de l’ancien régime n’était qu’une preuve de l’absence d’une  volonté chez le gouvernement pour le démantèlement du système de Ben Ali.

Arrivant à l’économie il faut mentionner qu’on a fini l’année avec un taux de croissance très faible, BCE n’a pas hésité à s’endetter sans prendre en considération les conséquences de ce genre des décisions sur les générations futures tout en envoyant des dossiers presque vides pour le rapatriement des fonds de Ben Ali et de ses proches.

Je suis contre les théories du complot mais ceci ne m’empêche pas à poser la question sur la relation entre le retour de BCE et celui  des rcdistes et mettre le peuple devant deux choix soit les rcdistes soit les islamistes surtout avec la multiplication des actes de violence des salafistes durant cette période. (sit-in à la faculté de la Manouba, agression des étudiants et des journalistes ect)

Certes le bilan du gouvernement actuel n’est pas positif mais BCE est loin d’être le sauveur de notre pays. Le seul qui peut sauver le pays c’est le peuple.

dimanche 29 janvier 2012

L’anarchisme : l’ordre sans pouvoir


Pourquoi je donne ma voix à des personnes qui ne seront pas fidèles à leurs principes ? Pourquoi je délègue mon pouvoir à des personnes qui vont abuser du pouvoir pour réaliser leurs propres intérêts ? Pourquoi dans une démocratie quand je fais partie de la minorité je dois subir les conséquences des décisions de la majorité même si leurs choix sont contre mes principes ?

Toute ces questions me poussent  à mettre en cause la démocratie tel qu’elle est appliquée actuellement et je peux pas par conséquent la considérer comme un mécanisme idéal pour protéger les intérêts de tout un chacun.
Dans une démocratie on peut passer d’un pays islamiste libéral à un pays communiste pour revenir une autre fois à l’islamisme ou bien d’un pays capitaliste à un pays socialiste et le peuple doit subir les conséquences de ces mutations. A titre d’exemple dans un pays musulman on peut passer d’un régime qui interdit le voile à un régime qui le rend obligatoire tout en étant un pays démocrate où le peuple choisit librement son gouvernement.

De plus chacun entre nous est unique, l’unicité se manifeste sur le plan biologique, psychique, anthropique (deux personnes face à la même situation ne réagissent pas de la même façon), et même culturel  certes on partage des valeurs communes mais chacun a sa propre personnalité, sa manière de pensé, ses propres points de vue …. D’où l’impossibilité qu’une personne peut représenter une autres dans la totalité des situations.

Un être humain n’a pas besoin de tutelle pour lui imposer ce qu’il fait et ce qu’il ne fait pas, l’être humain ne doit pas apprendre ce que les hommes au pouvoir veulent lui imposer comme idées car l’être humain ne dois pas s’aligner avec les orientations idéologiques de n’importe qu’elle autre personne c’est lui qui doit réfléchir et forme sa propre vision de la vie.

Pourquoi le peuple ne s’autogère pas, sans faire recours à des tutelles qui décident de son destin, le peuple doit se débarrasser de toutes formes de pouvoir politique. Personnellement je veux que moi-même exerce le pouvoir et non pas des élus qui ne représentent que eux-mêmes. D’où la notion de l’anarchie qui est loin d’être le synonyme du chaos mais plutôt c'est le rejet de toutes formes de pouvoir.

Certains pensent que l’anarchisme passe nécessairement par le communisme personnellement je ne suis pas d’accord avec cette idée car le communisme ne peut en aucun cas nous amener à l’anarchisme, je pense que l’anarchisme nécessite une conscience de l’importance de l’être humain et de ses capacités à gérer ses affaires personnelles et les affaires de son pays sans aucune délégation du pouvoir et nécessite une confiance en soi. L’anarchisme aussi impose la responsabilité de tout le peuple pour  atteindre l’ordre sans aucune domination de qui que ce soit.

Le peuple tunisien a fait preuve pendant les 3 jours qui succédaient le départ de Ben Ali que l’anarchisme est possible contrairement à ce que plusieurs personnes disent. On a vu le respect mutuel, l’union du peuple, la solidarité sans qu’il y a eu un gouvernement. Le désordre et les conflits ont eu lieu le jour où ils ont commencé à parler de la composition du gouvernement.