Tu es passionné par la recherche scientifique, tu as excellé dans tes études, tu veux publier tes recherches dans des revues scientifiques, tu veux faire une carrière d’un enseignant chercheur. Tu n’a qu’un seul choix: faire un mastère de recherche qui va te permettre de s’inscrire dans des études doctorales.
Une fois inscrit, après la période de la préparation du projet de thèse qui peut durer toute une année et même plus où tu vas vivre toutes les souffrances d’un chômeur, tu te sens soulagé, tu te trouves de nouveau avec la fameuse carte d’étudiant et tu te donnes à fond pour avancer dans la thèse.
Mais être étudiant à l’âge de 26 ou 27 ans sans aucune source de financement (bien sûr a part tes parents) ce n’est pas aussi facile, évidemment, si tu es quelqu’un qui ne veut pas vivre comme les parasites.
En Tunisie, pour avoir une bouse tu dois être pauvre même très pauvre, et si tu es chanceux tu vas signer un contrat ou bien un demi contrat renouvelable chaque année durant quatre ans. Donc chaque année tu vas vivre le même stress. Pour cette année notre cher ministère a interdit le recrutement des enseignants contractuels notant que toutes les universités ont ouvert cet été des concours sur dossier pour le recrutement.
Un communiqué comme celui-ci ne peut que désencourager les doctorants.
Je me demande, quand notre cher ministère va s’intéresser aux jeunes chercheurs, ce n’est pas uniquement pour le bien de ces derniers mais surtout pour le bien de la Tunisie, quand vont-ils être convaincu qu’ils doivent consacrer un budget respectable pour la recherche scientifique et que ce budget doit être distribué d’une manière équitable et bien étudiée, quand vont-ils multiplier les laboratoires et les unités de recherche, quand vont-ils comprendre que ces jeunes ont le droit de vivre avec dignité et de rêver, notre cher ministère doit comprendre qu’avec une telle situation les thésards vont quitter leur pays, ils doivent comprendre qu’il s’agit d’un investissement très rentable.
Notre pays a besoin d’une grande volonté politique pour avancer les choses dans ce domaine, il s’agit d’un problème de mentalité qui doit être résolu le plus tôt possible si nous voulons être Pioneer et avoir des compétences dans toutes les spécialités.