jeudi 30 juin 2011

Le film de Nadia el Fani entre la liberté d’expression et le respect de l’autre


On parle beaucoup de la liberté d’expression mais aussi on parle beaucoup plus des limites de cette liberté. La question qui se pose,  qui a le pouvoir et le droit pour définir ces limites ?  Est-ce que c’est  la religion, ou bien la société, ou bien les lois en vigueur, ou bien nous-mêmes ou encore c’est l’ensemble de tout ça.
Souvent  on dit que notre liberté s’arrête là où commence la liberté des autres. Mais ici, je me pose la question : est ce que c’est aussi évident de savoir que notre liberté va déranger l’autre ?
On parle aussi de la liberté responsable. Pareil, je me pose la question : est ce que c’est évident de prévenir certaines réactions suite à nos actes ou bien nos dits ?
Je pose ces questions car l'existence d'une violence intellectuelle et physique en Tunisie montre qu’on ne connait pas l’autre tunisien. On ne connait pas ses convictions, ses principes, ses valeurs et ses croyances. 
Donc comment peut-on éviter les actes de barbarie de certains tunisiens suite aux provocations comme celles du film « ni allah ni maître » de la réalisatrice tunisienne Nadia el Fani . Comment peut-on vivre dans une société où règne le respect mutuel ?
Ce qui c’est passé en Tunisie montre l’existence des conflits idéologiques entre les différentes catégories de la société, ces conflits se manifestent par  des relations du mépris où chaque groupe se considère comme le meilleur et détenant de la vérité.
Ce qui c’est passé en Tunisie est le résultat d’un demi siècle sans aucun échange d’idées, d’opinions et de points de vue, d’un demi siècle avec un seul parti qui décide de notre vie.  Il nous manque du dialogue, un dialogue  qui vise une certaine entente et intercompréhension. Mais aussi un dialogue qui va nous permettre d’établir nous-mêmes les normes qui vont gouverner notre vie sans qu’aucun groupe n’exerce une pression ou manipulation sur l’autre. 
Enfin, j’espère que les tunisiens du 21ème siècle soient comme leurs ancêtres qui ont vécu ensemble malgré leurs différences donnant ainsi l’exemple d’un peuple tolérant faisant face à toute sorte de discorde et de division.

vendredi 17 juin 2011

Mon histoire avec le voile


Je porte le voile depuis  février 2004, plusieurs raisons m’ont poussé à prendre cette décision, peut être la plus importante c’était ma conviction que le port du voile est une obligation dans notre religion.  J’avais cette conviction depuis mon adolescence.  Néanmoins, la chose qui m’a toujours empêché à le porter  c’étais la peur : une peur d’un avenir flou où les femmes voilées ont moins de chance pour trouver un boulot,  mais essentiellement une peur du régime qui interdit cet habillement dans les lieux publics et qui le considère comme un signe d’une  appartenance politique.  Donc c’était un choix qui allait poser un problème au niveau professionnel, social et légal.

Mais à un certain moment j’ai surmonté ces peurs et j’ai décidé de le porter, je dois avouer  que la décision n’était pas aussi facile et j’ai trop hésité, car une telle décision est une responsabilité, dans la mesure où, je dois donner une bonne image sur l’Islam et sur les  femmes voilées.
Après une certaine période cette hésitation a  disparu, car le hijab m’a rendu plus à l’aise, il s’agit d’un sentiment du bien être que je ne peux pas expliquer ni ses origines ni ses manifestations.
Ce bien-être c’était ma réponse sur la question des gens qui demandent pourquoi je porte le voile et qui le considère comme un signe de rétro et de soumission.  Cette question avec tous mes respects n’a pas de sens car depuis  l’antiquité l’être humain cherche toujours quelque chose pour  le culte afin de satisfaire son besoin de spiritualité et faire face à des situations dont certaines sont immaîtrisables  telle que la mort, les catastrophes naturelles ect.  C’est pour cette raison je n’arrive pas à croire qu’il y a des athées car chacun entre nous a son propre dieu.

Porter le voile ne veut pas dire être un ange au contraire je suis un être humain susceptible de commettre des fautes comme toutes les personnes, peut être la seule différence c’est que le voile délimite un peu mes libertés au niveau de mes comportements (chose qui ne me dérange pas)  mais jamais ceci peut influencer  mes pensées.

Pour finir je veux dire que le port du voile doit être un choix personnel, jamais le voile était un repère pour juger les personnes et j’espère que les relations entre voilées et non voilées soit une relation du respect mutuel 

samedi 11 juin 2011

Pourquoi je ne fais plus confiance aux partis politiques


Avant le 14 janvier j’étais passionnée par la politique, mais celle des pays étrangers notamment le Liban, la France et l’Egypte, car tout simplement nous n’avions pas une vie politique en Tunisie.
La politique dans mon pays se réduit à un seul parti qui détient le pouvoir, et quelques autres qui sont toujours d’accord avec le gouvernement.
Les vrais opposants je ne les connais pas, car la majorité d’entre eux ont vécu dans l’exil et les autres n’avaient pas le droit de mener leurs activités librement et bien sûr n’avaient pas un accès facile aux médias nationaux.
En deux mots nous avons vécu avec un tyran, des bénis oui-oui et des opposants absents.
Ce tyran a quitté le pays sous la pression de la rue même si quelques médias essaient toujours  de marginaliser le rôle du peuple. Moi, par contre, je crois à cette version car des pays comme les USA veulent toujours nous faire croire que se sont eux qui dirigent tout le monde. Ce départ m’a donné l’espoir qu’on aura enfin une vie politique digne de suivi. J’ai réfléchi même à s’adhérer à un parti politique qui reflète mes convictions et mes idées. Mais malheureusement je me suis rendu compte  que Je ne veux ni ne peux aliéner ma vie pour la politique car même avec les 100 partis existants actuellement aucun d’entre eux ne peut me représenter.
En effet, je ne peux pas limiter mes pensées à une idéologie ou un programme bien précis, je veux être libre dans mes avis et mes critiques, je peux être d’accord avec un ou plusieurs partis dans deux ou trois points mais jamais dans la totalité de  leurs idées.
Je ne peux pas m’adhérer ou même voter pour un parti politique car ils ont montré qu’ils ont du talent en matière d’hypocrisie chose inacceptable pour moi, évidente chez les politiciens, ils ne cherchent que leur propre intérêt suivant le principe tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces.
Je ne peux pas m’adhérer ou même voter pour des partis politiques, qui à chaque fois montrent qu’ils sont incapables de résoudre les problèmes du pays et se limitent à publier des communiqués  sans la proposition des solutions concrètes.
Je ne peux pas m’adhérer ou même voter pour des partis politiques qui parlent au nom de l’islam et qu’ils ont des relations d’amitié et de coopération avec les ennemis de l’islam
Je ne peux pas m’adhérer ou même voter pour des partis politiques qui se disent protecteurs de la liberté et critiquent des déclarations qui peuvent éclaircir l’opinion public sous prétexte que ce genre de propos peuvent engendrer le chao.
Je ne peux pas m’adhérer ou même voter pour des partis politiques car depuis que je suis intéressée par la politique en Tunisie je suis plus convaincu que jamais que le peuple est plus mature que les politiciens et du coup il n’a pas besoin des tuteurs pour l’encadrer et le diriger.
Mais il faut dire que ma décision finale à été prise suite à la réunion du premier ministre avec les partis politiques où ces derniers étaient tous contents par l’intervention de BCE, annonçant ainsi le retour des bénis oui-oui mais surtout des applaudissements ainsi que la disparition de toute forme d’opposition.
 Après cinq mois du départ de Ben Ali je me suis rendu compte que j’étais débile et naïve lorsque j’ai cru que la situation en Tunisie va s’améliorer mais j’ai oublié que ZABA a laissé derrière lui un héritage très pourri y compris certains de ses opposants et du coup j’ai décidé de retirer ma confiance aux partis politiques qui sont incapables de diriger un peuple aussi intelligent comme le notre.